La Balade Sauvage

Un film de TERRENCE MALICK

Sortie en salles : 15 juin 2011
Visa n°43504
Drame – Etats-Unis-1974 | 1h35 - 1/1,85 - Mono – Couleur
Les droits d'exploitation de ce film sont échus

Inspirée par l’histoire authentique de Charlie Stark-Weather, jeune délinquant des années cinquante, évocation de la folle équipée de deux jeunes amants auxquels on refuse le droit de s’aimer. Ils laissent sur leur passage de nombreux cadavres dont le père de la jeune fille, qui refusait que celle-ci fréquente un éboueur.

La Balade Sauvage - Affiche

Terrence Malick -La beauté du monde

Tout comme Stanley Kubrick ou Michael Cimino, Terrence Malick est l’un des cinéastes les plus énigmatiques des 30 dernières années. En à peine quatre films — le cinquième sortira en mai 2011 —, il s’est imposé comme un formidable formaliste, grâce à la beauté onirique de ses images, et comme un artiste dont l’?uvre est traversée par les questions essentielles de l’amour et de la mort.

Né au Texas en 1943, Malick grandit dans un environnement rural qui marquera ses films. Diplômé de philosophie de la prestigieuse université de Harvard, il se lance comme journaliste indépendant pour Life, Newsweek et The New Yorker. Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre ses études à l’American Film Institute qu’il finance en réécrivant des scénarios, comme celui de L’inspecteur Harry. A peine diplômé, il prépare son premier long métrage : rejetant toutes les propositions des studios, il monte son budget grâce à plusieurs investisseurs et produit son film pour 350 000 dollars. Inspiré d’une histoire vraie, La Balade sauvage (1974) retrace l’épopée sanglante de deux amants qui ne peuvent pas s’aimer. D’emblée, le refus d’une narration conventionnelle et la beauté stupéfiante des grands espaces font de Malick un cinéaste-culte.

Quatre ans plus tard, Les Moissons du ciel est un nouveau chef d’?uvre, évocation élégiaque d’une Amérique rurale peu à peu corrompue par l’appât du gain et le progrès technique. Consacrant deux ans au montage, le réalisateur gagne sa réputation de perfectionniste absolu. Mais le résultat lui vaut l’admiration de la critique internationale et le prix de la mise en scène à Cannes. C’est alors qu’auréolé de son succès, Malick disparaît… Certains prétendent qu’il aurait vécu à Paris, reclus, pour méditer. Sa légende grandit… Jusqu’en 1997, où il annonce qu’il s’attelle à l’adaptation d’un roman de James Jones sur la bataille de Guadalcanal. Réflexion métaphysique sur la guerre, La Ligne rouge (1998) réunit les plus grands comédiens américains du moment qui veulent tous tourner avec le cinéaste : George Clooney, Sean Penn, Adrien Brody, Nick Nolte, Woody Harrelson, John Travolta. En 2005, Malick revient avec Le Nouveau monde, relecture fascinante du mythe de Pocahontas. Plus panthéiste que jamais, le réalisateur montre à quel point la Nature est au fondement de l’identité culturelle. Une ?uvre sublime. Autant dire qu’on attend avec impatience Tree of Life, avec Brad Pitt et Sean Penn, réflexion autour de la naissance du bien et du mal annoncée pour le prochain festival de Cannes. Et qu’on est heureux d’apprendre qu’il a déjà tourné son sixième film, interprété par Javier Bardem et Ben Affleck. Espérons seulement qu’il ne disparaîtra pas de nouveau pendant les dix prochaines années…

Badlands (La Balade sauvage) - L'odyssée tragique des écorchés vifs

Inspiré d’un fait divers qui défraya la chronique à la fin des années 50, Badlands est l’?uvre inaugurale d’un cinéaste qui impose d’emblée un univers visuel et thématique fascinant : des personnages en osmose avec la nature, mais trouvant difficilement leur place dans la société des hommes, des espaces à la fois désolés et grandioses, et une violence, jamais gratuite, qui surgit de manière inattendue, comme pour rappeler la bestialité de la condition humaine.

Sorte de marginal terriblement séduisant, Kit (Martin Sheen) arbore un faux-air de James Dean comme une provocation. Autant dire que son magnétisme quasi animal aimante la toute jeune Holly, à peine 15 ans, qui rêve au prince charmant en lisant des romans-photos… Mais c’est alors que le film prend un virage stupéfiant et que le couple se retrouve projeté, pour ainsi dire, dans une odyssée meurtrière comme malgré lui. Car ces deux êtres fragiles, qui partagent le même sentiment d’avoir été rejetés par leur “communauté”, ne vivent que par procuration. Impossible de ne pas être ému en entendant ce couple de naufragés s’identifier à des mythes et des personnages célèbres.

Sans jamais condamner ni glorifier le parcours de ses protagonistes, Malick leur réinvente une vie à côté de la société. Là encore, sans vraiment le vouloir, Kit s’improvise Robinson Crusoé des temps modernes, tentant de s’inscrire dans une nature sans doute plus bienveillante à son égard que ne l’ont été les hommes. Filmant les espaces du Middle-west américain avec une grâce quasi mystique, Malick signe ici son premier poème pastoral, inspiré par de grands poètes américains comme Emerson ou Walt Whitman. Taciturne et taiseux, Martin Sheen est formidable en écorché vif sur lequel les événements semblent glisser. A ses côtés, Sissy Spacek campe à merveille l’adolescente mal à l’aise dans son corps, embarquée dans une aventure tragique qui la dépasse totalement. A noter que le cinéaste, qui refuse toutes les apparitions publiques, interprète le visiteur inopportun, gentiment refoulé par Kit…

Martin Sheen - Eclectique et engagé

Comédien de théâtre, de télévision et de cinéma, Martin Sheen s’est aussi fait connaître pour son militantisme en faveur des SDF.

Né en 1940, Sheen — de son vrai nom Ramon Estevez — s’intéresse très vite au métier d’acteur et rate exprès le concours d’entrée à l’université de Dayton afin de se consacrer à sa passion ! A la fin des années 50, il s’installe à New York et prend le pseudonyme de “Martin Sheen” pour éviter d’être cantonné à des rôles d’origine hispanique. Il fait ses débuts en 1963 dans la série East Side West Side, avant de monter sur les planches de Broadway un an plus tard dans Never Live Over a Pretzel Factory. Mais c’est surtout sa prestation dans The Subject Was Roses qui l’impose comme un comédien de premier plan. Il tourne d’ailleurs dans la version cinématographique de la pièce, en 1968.

Dès lors, il multiplie les apparitions sur le petit écran, jusqu’à son interprétation mémorable du jeune tueur de Badlands (1973) de Terrence Malick. En 1979, Francis Ford Coppola lui propose de remplacer au pied levé Harvey Keitel dans Apocalypse Now : malgré un tournage très dur de plus de deux ans et une attaque cardiaque qui faillit lui coûter la vie, le rôle du capitaine Willard est sans doute le point culminant de sa carrière.

Si Sheen n’a pas toujours su choisir ses films avec discernement, il a cependant marqué les esprits dans des ?uvres très diverses, comme Gandhi (1982) de Richard Attenborgouh, où il campe un reporter du New York Times, Dead Zone (1983) de David Cronenberg, où il incarne un homme politique arriviste, ou encore Wall Street (1987) d’Oliver Stone, où il donne la réplique à son fils Charlie.

Plus rare au cinéma ces dernières années, il a su interpréter avec charisme un président américain progressiste dans la formidable série A la Maison Blanche, créée par Aaron Sorkin (scénariste de The Social Network). Une manière pour l’acteur de faire coïncider sa carrière et ses convictions profondes…

Sissy Spacek - Destins tragiques

Avec ses cheveux blonds vénitiens, ses taches de rousseur et son physique élancé, Sissy Spacek s’est imposée à la fin des années 70 comme une des stars américaines les plus appréciées du grand public.

Originaire du Texas, elle suit les cours de l’Actor’s Studio pendant un an, tout en multipliant les petits boulots pour gagner sa vie. En 1972, elle tourne dans Carnage de Michael Ritchie, son premier film, avant d’enchaîner avec Badlands (1973) de Terrence Malick, qui lui vaut les éloges de la critique. Mais c’est Carrie au bal du diable (1976) de Brian De Palma, où elle campe une lycéenne aux pouvoirs surnaturels, qui l’impose dans l’imaginaire collectif et lui permet de décrocher une citation à l’Oscar.

Elle se produit ensuite dans Trois femmes (1977), où elle campe de nouveau un personnage psychologiquement fragile, puis dans Nashville Lady (1980), où son interprétation de la chanteuse de country Loretta Lynn lui vaut l’Oscar. Elle multiplie ensuite les rôles : épouse d’un journaliste disparu dans une dictature sud-américaine dans Missing (1982) de Costa-Gavras, elle incarne une jeune femme divorcée dans Crimes du c?ur (1986) de Bruce Beresford ou une fermière plongée dans la crise dans La Rivière (1984).

Après une éclipse volontaire loin des écrans, elle a fait un retour remarqué dans les années 90. C’est ainsi qu’on l’a vue dans JFK (1991) d’Oliver Stone, Affliction (1998) de Paul Schrader et Une histoire vraie (1999) de David Lynch. En 2001, son interprétation d’une mère traumatisée par le meurtre de son fils dans In the Bedroom de Todd Field bouleverse le public américain et lui vaut un Golden Globe et une nouvelle citation à l’Oscar. En 2003, elle renoue avec le film d’horreur, grâce à The Ring 2, puis campe la mère de Charlize Theron dans le très émouvant L’Affaire Josey Aimes (2005) de Niki Caro.